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Lego ergo sum
23 mars 2007

La Saga de la Bibliothèque Rose - Armelle Leroy.



 

Le fait d'avoir été publiées chez Hachette empêche ces trois-cents pages de se montrer ouvertement critiques envers les choix actuels de l'antique maison d'édition. C'est le seul reproche que l'on pourra faire à cet ouvrage extrêmement complet qui retrace la grande aventure de Louis Hachette et de ses successeurs.

Tout commença avec la comtesse de Ségur, à qui son mari (qui cherchait un moyen de la tirer de la dépression dans laquelle elle s'enfonçait) présenta Louis Hachette, lequel recherchait des auteurs pour lancer sa collection pour la jeunesse. Le courant passa et ce fut "Les Petites filles modèles", premier volume d'une longue série qui devait d'ailleurs apporter à son auteur une sécurité financière dont se fut bien passé son fringant époux. A l'époque en effet, en théorie, les gains de Mme de Ségur revenaient à son mari. Mais Sophie demanda son indépendance juridique - et l'obtint. Wink

Et puis, bien évidemment, on retrouve Enid Blyton - laquelle était fille de divorcés, ce qui explique en partie ces familles quasi idéales qu'elle ne cessa de représenter dans ses romans ; Caroline Quine ou plutôt le pool d'écrivains qui commença, dès les années trente, à rédiger les aventures d'Alice Roy (Nancy Drew en V.O.) ; Paul-Jacques Bonzon et ses "Compagnons de la Croix Rousse" ; Georges Bayard et les "Michel" ; Georges Chaulet et sa Fantômette ; etc ...

De Félix Lorioux à F. San Millan en passant par André Pécoud (ah ! ce style années 30 !) et Jeanne Hives-Bazin (ah ! ce style années 60 !), les illustrateurs ne sont pas non plus oubliés.

Non sans étonnement, on apprend que les textes de la comtesse de Ségur encoururent les foudres de la censure. Ou encore qu'Enid Blyton était une femme d'affaires on ne peut plus compétente. Ou bien, avec attendrissement, que, derrière le pseudonyme de "Lelio", sous lequel parurent les "novellisations" de la série dessinée par Pierre Probst, "Caroline", se dissimula, le temps des deux premières aventures, un certain ... Claude Santelli.

Bref, un ouvrage passionnant, doté d'une bibliographie qui donne quelques idées, qui se lit vite et bien mais où l'on aurait souhaité, je le répète, un peu plus de mordant. Quand on lit en effet que les textes des ouvrages de l'actuelle Bibliothèque rose ont été réduits de 25 % parce qu'il faut bien que les enfants regardent aussi la télévision et jouent aux jeux-vidéos, j'avoue que, même pour un parent plutôt cool mais qui se souvient de sa propre enfance (et du niveau qu'on exigeait de lui), la chose est plus difficile à avaler : elle reste même en travers de la gorge.

En un mot, si l'envie tente quelqu'un ici de rédiger un jour "La Saga (interdite) de la Bibliothèque rose", la place reste à prendre. Je serai sa première lectrice, c'est sûr. Wink

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