Jack l'Eventreur - Tom Cullen.
Ce livre parut en 1973 et prend partie pour la culpabilité de Montague John Druitt :
M. J. Druitt
On sait en effet que les meurtres de l'Eventreur cessèrent pour ainsi dire du jour au lendemain après le suicide de Druitt. Cela signifie-t-il pour autant que les deux hommes ne faisaient qu'un ?
En tous les cas, le livre de Cullen que, par exception, je possède dans une belle édition Beckers, est passionnant. Tout d'abord parce que, mieux que les ouvrages
consacrés à l'assassin londonien par Stéphane Bourgoin ou Patricia
Cornwell, il plante solidement le décor de cet East End de la misère et de la tristesse où l'Eventreur a toujours choisi ses proies.
Avec une telle force que le moins visuel des lecteurs n'a aucune peine
à se représenter ces rues étroites et ces pavés gluants de smog où
tournaient en rond, dans une quête incessante de survie, les mendiants,
les chômeurs et les prostituées.
Toutes
les hypothèses qui avaient été soutenues à l'époque sont mentionnées, y
compris celle qui avait les faveurs de Conan Doyle soi-même : la
version de "Jill l'Eventreuse." Il y a eu des gens en effet pour
affirmer que, si Jack n'était pas une femme, en tous les cas, il devait
se déguiser en femme pour éviter avec autant d'adresse de se faire
repérer. On notera (plus tard, nous y reviendrons) que Cornwell reprend
elle aussi la théorie d'un Eventreur qui se déguisait. (J'ajouterai
que, même si je n'apprécie pas tellement Cornwell, il me semble injuste
de descendre ce raisonnement quand elle le fait sien alors que l'on
opine du bonnet lorsqu'un autre auteur soutient cette thèse.)
Cullen
évoque aussi la version du "marin étranger" - qui, selon lui, ne tient
guère la route. Dès le départ, les Anglais furent si choqués par ces
meurtres atroces, touchant tous trop profondément aux tabous
victoriens, qu'ils se refusèrent longtemps à y voir l'oeuvre d'un
compatriote.
Et pourtant ...
Le livre de Cullen a apparemment été réédité chez Amazon mais je n'en ai pas trouvé la jaquette. Pour tous ceux qui s'intéressent à l'affaire de l'Eventreur, il reste une base solide.